Chinese-Artists by Michel Nau - Qu Qianmei  瞿倩梅

 
 

 

 
 

 

 
 

Qu Qianmei

 
 

瞿倩梅

 
     
 

Qu Qianmei 瞿倩梅  -  portrait  -  chinesenewart

 
     
 
 
   

1956

Qu Qianmei  瞿倩梅 was born on October 10 in Rui'an, Zhejiang Province  China.

 

 

 

Very young, she studied painting at the school of Rui'an.

   

1979

She entered the Normal school of Art in Rui'an where she learned calligraphy

 

and traditional painting.

   

1986

She left China to settle in France, in Paris.

   

2001

She met Wang Yancheng who introduced her to abstract art.

 

 

2006

She won the silver medal at  the Prize of Contemporary Painting, in Paris..

 

 

2008

She moved to China and spent one year at the CAFA  in Beijing.

   

2011

She exhibited at the Museum of Beijing.

   
 

She lives and works in France and in China.

   
 

Danièle Sicard

   
   
   
 

exhibitions   selection

   

2004

Galerie Figure Paris  France

2006

Trois Moulins Issy-Les Moulineaux  France

2006

Musée des Beaux-Arts Orléans  France

2008

UNESCO Paris  France

2009

Espace 798 Beijing  Chine

2010

14.11 18.12 Circumtances - Experiences Found Museum Beijing  China

2011

21.05 31.05 Contemporary Art museum Shanghai China

2011

Taipei Art Fair Taipei  Taiwan

2012

Terre et Ciel et Temps UNESCO Paris  France

2014

26.04 08.06 Micro Infinity 798 Space Beijing  China

2014

Art Beijing Beijing  China

2019

29.0514.06 Stalker de l'Univers  天地行 Mairie 8ème arrondissement Paris  France

   
   
   
 

Qu Qianmei                                                                                     http://quqianmei.blogspot.fr

 

 


 
 

Qu Qianmei 瞿倩梅

 
 

Qu Qianmei 瞿倩梅

 
 
     
 

QU Qianmei, l’espace et le temps

 
     
 

Grande artiste reconnue en son pays, la Chine, QU Qianmei a voulu se rendre au Tibet  

 
 

il y a quelques années et en a été profondément bouleversée. Elle s’est identifiée à la  

 
 

spiritualité portée de manière immémoriale par le peuple tibétain au point de décider de

 
 

changer sa manière de peindre. Il s’agissait véritablement pour elle d’une deuxième

 
 

naissance, porteuse de nouvelles exigences pour son art, comme s’il lui fallait répondre

 
 

au maître spirituel Milarépa qui, du fond du XIe siècle, l’interpelait aujourd’hui :

 
 

A la frontière du néant et de l’éternel,

 
 

La vue sans limites déjà se perd.

 
 

Je n’ai pas, en sa nature, fixé la réalité.

 
 

Cette réalité, pressentie par QU Qianmei à Lhassa, est celle dite gnas-lugs en tibétain :

 
 

le niveau de vérité absolue. Une réalité parfaitement naturelle et indicible vers laquelle

 
 

seul l’art peut nous aider à approcher. Dès lors, son entreprise picturale titanesque

 
 

(œuvres parfois immenses, porteuses de matières extrêmement denses et lourdes

 
 

comme la terre de kaolin, le cinabre du Hunan ou le bois rouge…) me paraît répondre

 
 

à une ambition partagée par les plus importants créateurs de l’histoire de l’art :

 
 

la temporalisation de l’espace.

 
 

Retour du Tibet, QU Qianmei a enchaîné les chefs-d’œuvre à Pékin et près de Paris.

 
 

L’un des plus remarquables a pour titre Tibet Series A3, 2010

 
 

( techniques mixtes, 244cm x 346cm x 5cm ).  

 
     
 

Qu Qianmei 瞿倩梅 - Tibet Series A3, 2010

 
     
 

Ici, l’implacable développement d’épaisses striures verticales emportées de gauche

 
 

à droite suggère irrésistiblement le temps animant l’espace qui appartient à la structure

 
 

même du tableau. Or cela n’est possible que si le temps intervient sous les espèces du

 
 

mouvement que l’on distinguera de sa trajectoire. Le mouvement est une aventure

 
 

temporelle, mais il a une trajectoire qui laisse un sillage. Ce sillage est l’enjeu même du

 
 

travail de l’artiste, dont l’effort fait penser à certains propos de Bergson dans L’évolution

 
 

créatrice. Le philosophe considérait la trajectoire en tant qu’espace comme « détente de la

 
 

durée », comme relâchement d’un rythme. Qui ne voit que, chez QU Qianmei, la trajectoire

 
 

de ses sillons n’est en rien l’instrument d’une connaissance (elle a résolument choisi

 
 

l’abstraction) mais une détermination formelle de l’espace ? Elle n’est pas ce qui se meut,

 
 

mais le résultat du mouvement.

 
 

Dans un autre formidable tableau, Tibet Séries A19, techniques mixtes 2010, de 8 mètres  

 
 

50cm de hauteur, 4 mètres de largeur et à nouveau ( ce n’est pas anodin ), 5 - 10cm

 
 

d’épaisseur,

 
     
 

Qu Qianmei 瞿倩梅 - Series A19, 2010

 
     
 

pour l’exécution duquel il a fallu au peintre utiliser un élévateur, l’espace pictural est

 
 

temporalisé parce qu’il se donne au spectateur comme un espace structuré et orienté,

 
 

où des lignes privilégiées faisant penser à de gigantesques traces de pneumatiques dans

 
 

la terre constituent des trajectoires, grosses d’un mouvement qu’elles accomplissent

 
 

dans l’immobile. Mais cette œuvre hors normes ne peut  manifester le mouvement

 
 

prisonnier dans l’immobile que si une conscience vient la déchiffrer et rompre de ce fait

 
 

le mystérieux sortilège qui tient le mouvement captif. QU Qianmei exige de nous que nous

 
 

vivions son tableau. Nous adhérons à sa création, évidemment, de sorte que voici vérifiée

 
 

la leçon de Kant : le mouvement dans le sujet précède le mouvement dans l’objet. Voilà

 
 

pourquoi nous percevons une mélodie musicale comme une durée schématisée par le

 
 

rythme. Voilà pourquoi en toute perception visuelle la simultanéité est médiatisée par la

 
 

succession. QU Qianmei guide notre regard de haut en bas dans sa gigantesque

 
 

composition, elle nous interdit le repos. Alors l’objet pictural s’anime parce qu’il nous a

 
 

profondément ébranlés. On pourrait dire que l’artiste a réussi à nous émouvoir en nous

 
 

mouvant.

 
 

Ainsi, tout l’art de QU Qianmei, qui est aussi une savante chimie où interviennent encore

 
 

des couches et sous-couches de papier de riz, de laque naturelle, où certaines nuances

 
 

de couleurs rares sont obtenues grâce à la macération de vieilles feuilles de thé du  

 
 

Yunnan, tout son art réside, pour reprendre des mots d’André Lhote, dans ce « geste

 
 

interne, cette aspiration au signe qu’ont toutes les formes dès que le spectateur est

 
 

enivré. »  Oui, l’art de QU Qianmei est enivrant : vouée à une apparente immobilité par ses

 
 

matériaux soigneusement choisis et disposés, elle a le pouvoir de faire sourdre de cette

 
 

tranquillité souveraine une sorte d’impatience de l’œuvre à se faire entendre.

 
 

Elle déclenche en nous la sensation d’un mouvement véritable qui est un auto-mouvement

 
 

et non pas un déplacement dans l’espace. Ce mouvement est déploiement d’un sens

 
 

comme affirmation de soi. Quel sens ? Il ne s’agit pas, bien sûr, d’une histoire ou d’un

 
 

discours.

 
 

La signification d’un tableau de QU Qianmei est inexprimable parce qu’elle réside à la fois

 
 

dans la forme et dans le contenu de l’objet pictural, et comme l’âme de ce tout vivant.

 
 

Sa vérité n’est pas dans un rapport de soi à autre chose, mais dans un rapport de soi à soi.

 
 

Prenons un autre extraordinaire tableau de la série Tibet : Séries A1, techniques mixtes

 
 

2010 ( 244cm x 244cm x 5 cm ).  

 
     
 

Qu Qianmei 瞿倩梅 - la série Tibet : Séries A1 2010

 
     
 

Le mouvement de l’œuvre est ici circulaire. Les masses de matières que l’on dirait en

 
 

fusion s’ordonnent selon une forme ovale située au centre de la partie supérieure de la

 
 

composition, et au milieu de cette forme, se détache nettement un cercle inachevé. Le

 
 

mouvement du tableau ainsi résumé exige que notre regard se pose sur lui un moment,

 
 

le temps qu’il s’épanouisse comme la musique s’épanouit sous l’oreille, en même temps

 
 

que par un mouvement inverse nous pénétrons davantage en lui.

 
 

C’est notre regard qui dure, et cette durée est requise par l’œuvre, non pas aussi

 
 

rigoureusement qu’une composition musicale qui nous plie à son temps propre, mais

 
 

assez pour que nous ayons le sentiment d’avoir trahi l’œuvre si notre attention a été trop

 
 

brève. Il faut que nous permettions à l’œuvre d’accéder à elle-même et, peut-être, de

 
 

délivrer son message qui est à l’évidence logé dans le cercle inachevé, centre à la fois

 
 

géométrique et symbolique du tableau.

 
     
 

Dans la roue de l’extase, à la tête,

 
 

Se tient l’assemblée divine de Guhyasamâja

 
 

Qui ne distingue plus la force créatrice des canaux subtils.

 
 

Voici le cercle de la grande félicité.

 
     
 

Je ne sais rien des intentions de l’artiste, mais j’éprouve sa force créatrice, je distingue

 
 

peut-être quelques uns des canaux subtils par où passent les modalités de sa création.

 
 

Et ce que je distingue après avoir longuement regardé le centre de ce tableau carré, ne

 
 

serait-ce pas le signe du cercle de la grande félicité .

 
 

Jean-Luc Chalumeau

 
     
 
 

Qu Qianmei 瞿倩梅

 
 

Qu Qianmei 瞿倩梅

 
 

Qu Qianmei 瞿倩梅

 
 

Qu Qianmei 瞿倩梅

 
 

Qu Qianmei 瞿倩梅

 
 

       

 Ciel, Terre et Temps -  Qu Qianmei

 

Ciel, Terre et Temps

Unesco

 

l'exposition invitée de Qu Qianmei

2012

 

texte Qian Dong

 
 

124 p

 
 

  

 
     
     
     
       
       


 

Qu Qianmei 瞿倩梅 - Circumtances Experiences  Qu Qianmei - 14.11 18.12 2010  Found Museum  Beijing


Qu Qianmei 瞿倩梅- Circumtances Experiences  Qu Qianmei
 14.11 18.12 2010  Found Museum  Beijing

 

Qu Qianmei 瞿倩梅 - Micro Infinity Qu Qianmei - 26.04 08.06 2014  Asia Art Center  Beijing


Qu Qianmei 瞿倩梅 - Micro Infinity Qu Qianmei
 26.04 08.06 2014  Asia Art Center  Beijing

 

 

 Qu Qianmei 瞿倩梅  -  Stalker de l'Univers  天地行 - 29.05 14.06 2019  Mairie du 8° arrondissement  Paris

 
Qu Qianmei -  Stalker de l'Univers  天地行
29.05 14.06 2019  Mairie du 8° arrondissement  Paris

 


 
 

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